Je marche, dans un silence des plus total, regardant mes mains avec admiration et tentant de retirer les quelques marques de peinture bleu résistantes encore aux agents nettoyants du savon. J'avance, les lumières s'allument sur mon passage, tel un personnage important qu'on souhaiterait montrer au grand jour. Mais je ne suis personne, et je suis seule... Je marche, entre l'ombre et la lumière, portée par un flot de pensées incessantes. Impossible de décrire précisément ce qu'y me passe par la tête, trop de donnée afflues, trop d'idées, d'envies, de désirs, de rancoeurs, de haine, ainsi qu'un sentiment de culpabilité... Tout cela associé, me fait errer, sombrement, sans savoir véritablement ou je vais. Je suis seule, le lycée est désert... J'ouvre alors une porte, doucement, sans précipitation, un léger grincement se fait entendre, mais dans la pénombre, un bruit strident retenti... Dans une nuit sans bruit, on ne reconnaît plus rien... Où sont les sons, les odeurs, les couleurs, si habituelles, et surtout où suis-je ? Les quelques marches permettant de rejoindre la sortie semble s'être décuplées et une descente infernale s'offre a moi... Devant la porte, donnant sur le hall d'entrée, j'hésite... Comme une envie de rester ici, dans le calme, dans le néant, dans mes pensées, dans une autre réalité... A ma gauche, le couloir blanc, se dessinant comme un couloir d'hôpital est irrémédiablement désert... Un nouveau regard a travers le hublot de sortie. Je sais que je vais devoir franchir cette porte, mais quel doux sentiment que de se sentir ailleurs, et dans un endroit qu'on croit connaître, mais qui dans d'autres circonstances, semble vous apparaître telle une autre dimension. J'empoigne alors la poignée, j'ouvre la porte, et je débouche sur le hall lumineux... Presque aveuglée mais, j'ouvre la grande porte, celle qui ramène a la réalité, et qui met fin a mes rêves. Le froid s'empare alors de moi, et dans un même temps, les remords ou bien les regrets, peu importe, commencent a se faire ressentir... Je ne puis resté plus longtemps, je dois partir, mais je n'en ai pas envie...
Pourquoi ? Parce que j'étais bien sous l'emprise de moi même, comme perdue, et devant m'apprivoiser et me découvrir du même regard enchanteur que je porte sur les autres…
Petit Papillon de velours...