Mercredi 14 septembre 2005 à 13:38
[ Mode Philo On ]
Je précise que je vais tenter de me faire comprendre, et notez l’importance
du verbe tenter dans ce début de phrase.
Je sors de deux heures de Philo, je suis navrée, mais j’ai besoin d’évacuer.
Qu’est ce qu’une évidence ?
Peut on faire de l’évidence un critère de vérité ?
On pourrait penser que l’évidence est une idée acquise, hors de tout débat, qu’on ne peut pas discuter. Et pourtant, ce n’est pas si évident que ça (sans vouloir jouer sur les mots ^^)
Une évidence, s’acquiert bien souvent dès le plus jeune age, grâce au processus de socialisation. Dans ce cas là, l’évidence provient de la culture.
Mais alors, qu’elle différence faire entre une idée évidente, et un préjugé culturel ?
Après tout, pour nous ils pourraient sembler normal qu’un nouveau né soit
automatiquement intégré dans sa nouvelle famille. Et pourtant, chez les grecs, le père de famille avait droit de vie ou de mort sur le nouveau né. Aucune pitié, cet être n’existait qu’après avoir été reconnu et accepté par le père.
Une évidence, c’est quelque chose que l’on croit.
Mais alors, quelle différence faire entre quelque chose d’évident, et une croyance ?
Comment pouvoir définir ce qui est vrai ?
Autre problème, quelque chose d’évident pour quelqu’un, ne l’est pas forcement pour tous.
Il y a une certaine subjectivité dans la notion d’évidence.
Cela dépend du point de vue de chacun.
Pour que quelque chose soit vraie, il faut qu’il y ait une correspondance entre ce que l’on dit, ou ce que l’on pense, et avec la réalité. Le problème, c’est que la réalité, on ne
sait pas ce que c’est. On n’a toujours un point de vue sur la réalité, on n’est
jamais en relation avec la réalité elle-même.
Dans ce cas là, est ce que cette table est une table, ou bien
est ce que c’est l’ensemble de nos esprits qui fonctionnent de
la même façon et qui nous font voir une table ?
Concrètement, on nage dans la subjectivité, étant donné qu’on pense tout le temps, qu’on n’est jamais en rapport direct avec la réalité, nous sommes en pleine subjectivité permanente. Par conséquent, l’objectivité pure et absolue est totalement impossible. On ne voit, on ne comprend, qu’une infime partie de ce que l’on voit. Toute la vision que l’on a sur le monde n’est que partielle.
Comment pouvoir se rendre compte de l’évidence de quelque chose, si
nous nageons en pleine subjectivité ?
Comment pouvoir distinguer la vérité de l’erreur ?
Si on se donne le droit de douter, pour se demander si telle ou telle chose est vraie, c’est qu’il y a forcement un problème et que notre idée dont nous étions convaincu n’est qu’en fait un préjugé culturel.
Mais si on ne se permet pas de douter, comment différencier le préjugé de l’évidence ?
Ca parait évident, non ?
[ Mode Philo Off ]
Bah Boudiou, ça fait du bien, j’avais tout de joli merdier qui me trottait dans la tête, et j’avais un besoin pressent d’extériorisé tout ça. Sérieusement, vous voyiez mes neurones
batifoler encore longtemps là dedans ?
Butterfly ...
Philosophe ...