En ce moment je sais pas, j’ai l’impression que mes mots ne valent plus grand-chose, comme si les effets de l’inflation avaient des conséquences sur mes paroles (oula, si je me met a parler d’économie sans m’en rendre compte, ça risque de poser problème, surtout pour vous :þ ).
Je ne sais pas de quoi vous parler, j’ai juste envie d’écrire. En ce moment, je vagabonde un peu dans mon esprit, je sais pas pourquoi j’ai l’impression d’être un peu ailleurs en ce moment, dans un autre monde (p’tete dans les nuages !) Je rêvasse…
D’ailleurs ça me fait penser, que récemment, j’ai lu un livre qui m’a véritablement touchée. Je pense que beaucoup de monde doit connaître, c’est « L’herbe bleue ». Journal intime d’une jeune drogué de 15 ans, qui tombe dans ce milieu a ces dépends et qui raconte ces déboire par la suite. Voici un passage, au tout début du livre, qui raconte son premier « voyage » :
« Soudain, je me suis sentie toute drôle, comme s'il y avait une tempête en moi. Je me souviens qu'on avait mis deux ou trois disques, depuis qu'on avait apporté les verres, et a présent, tout le monde me regardait. J'avais les mains moites, et je sentais des gouttes de sueur couler de mes cheveux a ma nuque. La pièce semblait anormalement silencieuse et quand Jill s'est levée pour aller tirer les rideaux je me suis dit : " ils essayent de m'empoisonner ! Pourquoi, pourquoi veulent-ils m'empoisonner ?"
Tout mon corps était tendu, tous mes muscles crispés, et j'éprouvais une bizarre appréhension qui m'étranglait, me suffoquait. Quand j'ai rouvert les yeux, je me suis aperçue que c'était simplement Bill qui m'avait prise par les épaules. " T'en as de la chance ", disait-il, lentement, comme un disque que l'on passe a une mauvaise vitesse. "Mais ne t'inquiète pas, je te surveillerais. Ca va être un bon voyage. Allez, détends-toi, laisse-toi aller, ça va être chouette." Il m'a caressé la figure et le cou, tendrement, et il m'a murmuré : " Je t'assure, je veillerai sur toi, il ne t'arrivera rien de mal". Soudain, il semblait se répéter, inlassablement, comme une chambre d'écho. Je me suis mise à rire comme une folle. C'était la chose la plus drôle, la plus absurde que j'avais jamais entendue. Et puis j'ai remarqué des dessins qui changeaient lentement, au plafond. Bill m'a attiré contre lui et m'a posé la tête sur ces genoux pendant que je regardais les couleurs se mêler et tournoyer au plafond, de grandes taches rouges, bleues, jaunes. Je voulais faire partager aux autres ce spectacle merveilleux mais les mots qui sortaient de ma bouche étaient pâteux, mouillés, ils avaient un goût de couleur. Je me suis redressée et je me suis mise a marcher en frissonnant un peu. J’avais l’impression que le froid s’insinuait en moi et je voulais le dire à Bill, mais je ne pouvais que rire.
Bientôt, des tas de pensées sont apparues entre chaque mot. J’avais découverte le parfait et le véritable langage originel, celui d’Adam et d’Eve, mais quand j’essayais de l’expliquer, les mots que j’employais n’avaient pas de rapport avec mes pensées. Je les perdais. Ma découverte m’échappait, cette merveilleuse chose vraie, merveilleuse, inestimable, qui aurait du être sauvé pour la postérité. J’étais désolée, et finalement je n’ai plus rien dit, je ne pouvais plus, et je me suis laissé tomber par terre, j’ai fermé les yeux et alors la musique a commencé a m’absorber, physiquement. Je pouvais la sentir, la toucher, la humer et l’entendre, tout a la fois. Jamais rien au monde n’avait été aussi beau. Je faisais partie de chaque instrument, littéralement. Chaque note avait son caractère, sa forme, sa couleur, et semblait séparée des autres, si bien que je pouvais considérer son rapport avec tout le reste du morceau avant que la note suivante retentisse. Mon esprit possédait la sagesse des siècles, et il n’y avait pas de mots pour décrire ce que je ressentais.
J’ai vu un magazine, sur une table, et je le voyais en cent dimensions. C’était si beau que je n’au pas pu supporter et j’ai fermé les yeux. Aussitôt je me suis mise a flotter dans une autre sphère, un autre monde. Des choses se précipitaient vers moi et s’éloignaient rapidement, en me coupant la respiration comme lorsqu’un ascenseur descend trop vite. Je ne savais plus distinguer le réel de l’irréel. Est-ce que j’étais la table, ou le livre, ou la musique, ou bien est ce que je faisais partie de tous à la fois ? Mais ça n’avais pas d’importance a mes yeux parce que, quoi que je sois, c’était merveilleux. Pour la première fois de ma vie, je n’avais plus de complexes. Je dansais devant tout le monde, je faisais des effets de bras, de jambes et je m’amusais, j’étais heureuse.
Mes sens étaient devenus si aigus que je pouvais entendre quelqu’un respirer dans la maison voisine, et que je sentais l’odeur du gâteau au chocolat que quelqu’un faisait cuire a des kilomètres de là.
Apres des éternités, je pense, je suis retombée sur terre et j’ai vu que tout le monde se levait. J’ai vaguement demandé a Jill ce qui s’était passé et elle m’a expliqué que dans 10 des 14 verres de Coca il y avait eu du L.S.D. […] Ouh ! Quel bonheur d’avoir été parmi les gagnants ! Quelle chance ! »
Je sais pertinemment que ce sujet a déjà été abordé à maintes reprises. Je voulais juste signaler que je pense que ce livre vaux la peine d’être lu. Même si bien entendu, il n’arrêtera pas les jeunes d’essayer de se défoncer, j’en suis bien consciente, il fait tout de même réfléchir…
Même si le passage copié parait attrayant, la suite ne se déroule pas vraiment de la même façon… Enfin bref, je ne vois pas l’intérêt de vous raconter le livre…
Bonne lecture a ceux qui auraient l’envie de le lire. Sur ce, je repars dans mon monde, je me déconnecte de la réalité, et je me replonge dans mes douces rêveries…
Butterfly…
Ailleurs…
Merci de nous faire partager tes découvertes, ce qui te tiens à coeur... Merci de nous faire voyager dans ton monde...